La guerre de la France contre la Côte d’Ivoire: Les victimes - TopicsExpress



          

La guerre de la France contre la Côte d’Ivoire: Les victimes pro-Gbagbo, les grandes muettes Quand un bourreau veut se faire passer pour la victime, le scénario tourne simplement au ridicule. C’est ce à quoi la Côte d’Ivoire a, hélas, eu droit le lundi 3 juin dernier. Avec un ex-rebelle à la tête d’un groupuscule d’individus venus clamer leurs conditions de victimes du camp Ouattara. Décidément. Avec le pouvoir d’Alassane Dramane Ouattara, tout est propagande, publicité, campagne médiatique. Tout, y compris, même la question délicate des victimes des dix années de conflit que la Côte d’Ivoire a connues. Ainsi, alors que la liberté de manifestation est sous scellé depuis plus de deux ans, quelques individus ont organisé, le lundi 17 juin dernier, une étrange marche, en plein centre de la commune administrative du Plateau, à Abidjan. Ils étaient une petite centaine à protester «contre la récente décision de la Cpi» et se réclamaient tous être des victimes de la guerre que les ex-chefs rebelles, aujourd’hui au pouvoir, ont livrée à Laurent Gbagbo pour le renverser. Ce lundi, ces drôles de manifestants avaient à leur tête un certain Touré Lancina alias Touré «l’Arabe». Nom qu’il portait dans la rébellion. Comme lui certainement, la poignée de marcheurs de la honte était, pour la plupart, des individus acteurs de la rébellion de 2002 ou, dans le meilleur des cas, les supplétifs du pouvoir Ouattara. Des personnes qui ont eu la fâcheuse manie de considérer qu’elles constituent les seules victimes. Alors qu’il en a d’autres. Les tribus assiégées C’est indigne, mais c’est manifeste. Les anciens rebelles au pouvoir veulent faire croire que la Côte d’Ivoire ne compte de victimes que dans leur seul camp. Or cette perspective est injuste pour au moins deux raisons. La première est que le gouvernement Ouattara lui-même a initié une enquête portant sur les évènements postcrise. La commission nationale d’enquête dirigée par Mme Paulette Badjo, une proche de Ouattara, a rendu son rapport le 8 juillet 2012 après avoir travaillé du 31 octobre 2010 au 15 mai 2011 inclus. «Pendant toute la période postélectorale, des atteintes sérieuses au droit à la vie ont été régulièrement commises. Ces atteintes allant des cas d’exécutions sommaires ciblées individuelles et massives aux disparitions forcées et involontaires ciblées ont été le fait des différents acteurs. La plupart de ces atteintes ont été perpétrées ou imputées aux forces pro-Gbagbo, à partir de février au Commando invisible et en fin mars aux Frci ainsi qu’aux Dozos», mentionne le document. Ainsi donc, peu importe la proportion, chacun des deux camps compte des victimes. Outre les crimes de la période postélectorale, il suffit d’interroger les faits depuis 2002 pour comprendre à quel point les pro-Ouattara se trompent en pensant qu’ils sont les seules victimes. Le 18 septembre 2002 ramène la mémoire collective aux évènements terribles que la Côte d’Ivoire a connus. C’est à cette date que Soro Guillaume, à la tête d’une expédition de rebelles, a fondu sur la Côte d’Ivoire encore endormie pour perpétrer un coup d’Etat. Et, malgré son échec, l’expédition a réussi à assassiner le ministre de l’Intérieur Emile Boga Doudou et plusieurs autres personnalités civiles ou militaires. Les rebelles, s’étant repliés sur Bouaké en particulier et dans la zone centre-nord-ouest en général, ont continué les assassinats. Des gendarmes, des policiers, des civils, qui n’ont pas eu la chance de fuir la zone, ont péri et ont été enterrés dans des fosses communes. Des femmes ont été égorgées et éventrées, ainsi que des nouveaux-nés. Faut-il rappeler les crimes de Guitrozon et Petit Duékoué ? Dans la plupart des cas, les rebelles ont tué des personnes pour leur proximité avérée ou supposée avec Laurent Gbagbo. D’autres ont tout perdu, biens matériels comme des parents pour les mêmes raisons. Ne serait-ce que pour ces faits, le pouvoir doit avoir le profil bas quand il manipule des individus pour crier aux victimes. Car les victimes, il y en a aussi et surtout dans le camp Gbagbo. Elles sont connues. Faut-il citer Boga Doudou, Désiré Tagro, Bohoun Bouabré, Gnan Raymond… ? Si les morts victime de la guerre de Soro et autres ne peuvent plus rien dire, leurs parents sont là qui gardent un silence digne. Espérant que justice leur sera faite un jour. Pour l’ensemble de ces morts et des femmes et hommes marqués à vie, Soro Alphonse et l’ensemble des ex-rebelles doivent avoir un peu de bon sens. Cela leur permettrait de comprendre que chaque région de la Côte d’Ivoire a perdu quelqu’un. D’ailleurs, catégoriser les victimes est un débat foncièrement malsain. Et, en dépit des campagnes médiatiques, des montages vidéos pour diaboliser Laurent Gbagbo, personne n’est dupe. Si le pouvoir a accepté cette «marche de la honte» pour tenter encore de faire croire que le camp Gbagbo ne compte pas de victimes, il se trompe, parce que les faits crèvent les yeux. Parler des 7 femmes d’Abobo interpelle sur les 800 Wê, des populations civiles soupçonnées pro-Gbagbo massacrées en une journée à Duékoué. Sans le millier d’autres que la milice pro-Ouattara est venue achever récemment à Duékoué après qu’ils eurent trouvé refuge à Nahibly, dans un camp des déplacés guéré du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr). Ce génocide qui interpelle le bon sens de la communauté internationale et nationale, les ex- rebelles au pouvoir avec Ouattara le traînent comme un boulet. Armand Bohui [email protected] notrevoie/a_la_une.asp?id=52429
Posted on: Mon, 24 Jun 2013 19:38:07 +0000

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