La solitude du wali qui avait dit «Wallah» ! Par Hakim Laâlam - TopicsExpress



          

La solitude du wali qui avait dit «Wallah» ! Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail Pourquoi l’Assemblée ne veut pas débattre de la corruption ? Parce que lorsqu’on est poli comme le sont nos députés, on ne débat pas… … la bouche pleine Mon Dieu qu’il a l’air abattu ! Son corps semble peser une tonne et sa tête penche dangereusement vers le bureau. Encore quelques centimètres et s’il n’y prête pas attention, il va se la cogner dur ! Il fixe un point devant lui. J’en ai maintenant la certitude. C’est un stylo posé sur une feuille, un document administratif qui n’attend plus apparemment que son paraphe. Mais que la distance semble longue entre sa main pour le moment posée à plat, inerte, et la feuille et le stylo. Une distance astronomique. Une expédition harassante. Je sens bien que mon p’tit wali est face au dilemme de sa vie, à une décision parmi les plus difficiles qu’il a eu à prendre. Mais a-t-il seulement le choix ? J’en doute ! Lui, doit savoir que les gens pas totalement amnésiques ont encore en mémoire sa fameuse promesse : «Moi wali, moi vivant, moi en exercice, Wallah que je ne signerais aucune décision d’ouverture de débit de boissons !» Pourtant, la feuille est là. A en-tête du Premier ministère. Et le stylo luxueux, comme tous les stylos de walis, le nargue en brillant sous l’effet d’un rayon de soleil qui vient de se frayer un chemin à travers les stores vénitiens légèrement entrouverts. Il sait que des journalistes pervers, des compulseurs frénétiques d’archives écrites, sonores et visuelles doivent avoir en stock sa fameuse déclaration en sainteté. Signer pour que coule à nouveau le nectar de Dieu sur cette terre de vignobles fiers et de caractère, ce serait faillir à sa promesse. Il y a ce Wallah qu’aucune ivresse, aucune cuite ne peut effacer. Qu’aucune génuflexion en série ne peut absoudre. «Il ne faut jamais jurer de rien au pays du raisin muscat», aurait conseillé le vieux vigneron aux traits burinés par le soleil des coteaux escarpés. Mais qui écoute le paysan lorsque l’heure et l’époque sont aux déclarations enflammées du haut de la Wilaya-Minbar ? C’est l’heure maintenant, Sidi Echeikh ! Il faut signer ! Allez mon petit wali ! Allonge le bras et signe de l’encre ocre du cépage enfin ressuscité. Signe, ou alors démissionne. Chiche ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
Posted on: Sat, 29 Jun 2013 05:27:34 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015