Les vétérinaires se mobilisent contre lorientation sanitaire de - TopicsExpress



          

Les vétérinaires se mobilisent contre lorientation sanitaire de la loi davenir de lagriculture Article paru le 08/10/2013 sur Aqui.fr Les vétérinaires...Une profession libérale dont les missions ne font pas les gros titres des journaux mais qui pourrait bien faire parler delle en recourant, si elle nest pas entendue, dici le 30 octobre, à une manière de grève de ses interventions sanitaires, à travers les missions de prophylaxie obligatoire qui lui sont confiées. A lorigine de cette grogne dont nous avions aperçu les prémisses lors du Space, le mois dernier à Rennes, le contenu de la loi davenir pour lagriculture. En effet, celle-ci, à linitiative du ministère de la santé a le projet de soustraire au vétérinaire, prescripteur, la délivrance des médicaments quil assure aujourdhui. Vrai problème pour une profession qui sest vue reconnaître, voilà plus de trente ans, une sorte de délégation de service public et qui la exercée à la satisfaction générale, et notamment de celle des éleveurs de ce pays. Problème qui peut devenir lourd de conséquences, en particulier en milieu rural où on imagine sans peine les délais de mise en œuvre thérapeutique. Et décourager une profession de sinvestir auprès des éleveurs, elle dont les revenus dépendent, désormais, beaucoup plus des soins apportés aux animaux de compagnie quaux animaux délevage. Décryptage avec Jean-Yves Gauchot vétérinaire au Bugue, en Dordogne, président de lAssociation Vétérinaire Equine Française et représentant de son syndicat, le SNVEL, au Comité Régional dOrientation de la Politique Sanitaire dAquitaine. Nous sommes insultés... Jean-Yves Gauchot ny va pas par quatre chemins pour qualifier lattitude du ministère de la Santé et les orientations quil entend imposer dans le contenu de la loi davenir sur lagriculture, dont la discussion va sengager à lAssemblée Nationale: Nous sommes insultés! affirme t-il, péremptoire, au sortir du CROPSAV, le Comité Régional dOrientationde la Politique Sanitaire qui se tenait, ce 7 octobre à Bordeaux, en préfecture, sous la présidence du préfet dAquitaine lui-même. Jai fait valoir notre totale opposition à ce découplage que représenterait la séparation entre prescription et délivrance des médicaments et jai quitté la réunion après que le préfet mait écouté, sengageant à faire remonter nos préoccupations au premier ministre. A lorigine du bras de fer qui se profile larticle 20 du projet de loi qui prévoit la limitation de la délivrance des antibiotiques dimportance critique. Une orientation qui a connu, déjà, avant tout texte de loi, un début de mise en pratique très significatif puisque, selon les derniers chiffres connus, leur prescription a baissé depuis 18 mois de 30%. Depuis deux ans nous travaillons efficacement et notamment beaucoup avec les éleveurs; cest la suite logique des demandes formulées par le précédent ministre de lagriculture, Bruno Le Maire, qui avait souhaité que nous atteignions une réduction de 25%. Une prise de conscience partagée qui est née dun constat mondial, et en particulier européen, sur les conséquences de lusage massif des antibiotiques. Cest ainsi qua été élaboré un plan national de réduction des risques dantibiorésisatance en médecine vétérinaire, Ecoantibio 2017, dont le pilote est le ministère de lAgriculture. Les premiers résultats apparaissent donc probants, avec le pourcentage annoncé. Lincompréhension est donc dautant plus grande dans les rangs de la profession vétérinaire. Celle-ci ne manque pas dy voir une volonté daller au-delà du découplage sur les antibiotiques critiques et de mettre fin à un système qui fonctionne et qui a laval des éleveurs. Le maintien de la mission sanitaire du vétérinaire de proximité dans les territoires ruraux passe par la délivrance du médicament déclare Jean-Yves Gauchot. Imaginez, ajoute-t-il, un éleveur qui nous sollicite, un week end, pour voir une vache ou un cheval malades après un premier traitement et à qui on va devoir dire: cherchez un pharmacien pour délivrer un médicament... Pierre Buisson, le président du Syndicat National des Vérinaires le rappelait récemment, à Rennes, aux cotés de Pascal Ferrey, le vice-président de la FNSEA et éleveur lui-même: La vision que lon a de lorganisation en santé humaine nest nullement transposable au règne animal. En effet on peut dire que le vétérinaire est à la fois médecin de ville, urgentiste et médecin hospitalier... Le débat promet dêtre dautant plus vif que la dimension de prévention à laquelle lEtat est attaché à travers la réalisation dune visite annuelle dans chaque élevage est assumée par les vétérinaires. Nous sommes en France dans une démarche de progrès rappelle Pascal Ferrey et nous risquons de ne plus avoir assez de vétérinaires avec dautres conséquences négatives pour nos territoires.
Posted on: Mon, 28 Oct 2013 11:41:32 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015