L’enquête du lundi. Les habitants se sentent abandonnés Tindu - TopicsExpress



          

L’enquête du lundi. Les habitants se sentent abandonnés Tindu appelle à l’aide lundi 12 août 2013 Deux sorties de route, deux maisons incendiées, un homme se jetant de son balcon… Depuis un mois, les faits divers s’enchaînent de manière très préoccupante à Tindu. Malgré les efforts du Comité de quartier, les habitants se sentent abandonnés et lancent un appel aux autorités. Edmond Kalosik, président du Comité du bien-être des habitants de TIndu (à gauche) tente de maintenir un dialogue constant avec les habitants de ce quartier particulièrement isolé de Nouméa. La réalité a dépassé la fiction à Tindu. Depuis un mois, des faits divers plus préoccupants les uns que les autres s’enchaînent sous le regard médusé des habitants. « C’est une coïncidence, mais c’est quand même un peu hallucinant », prévient Edmond Kalosik, président du Comité du bien-être des habitants (lire l’encadré), avant d’énumérer les faits. Le 14 juillet, une voiture « qui roulait trop vite sur la longue rue toute droite (la rue Copernic, NDLR) » effectue une sortie de route. Elle défonce une clôture et vient se poser sur un bateau stationné dans le jardin d’un riverain. L’embarcation est écrasée et le conducteur, « complètement bourré », est blessé. Fusil. Un peu plus tard, quelques jeunes viennent rôder sur les lieux de l’accident. Le propriétaire du bateau sort de sa maison mais il se fait caillasser. Il rentre chez lui et ressort un fusil à la main. Quelques coups de feu en l’air suffiront à faire fuir les intrus. « Depuis que la police a déménagé à Pierre-Lenquette il y a quatre ans, les gens font eux-mêmes la police », commente Edmond Kalosik. Le 20 juillet, deux villas voisines sont détruites par un incendie. La maison qui a pris feu en premier appartenait à « une fille handicapée mentale. Elle était suivie par les services sociaux mais il y avait des gens qui squattaient chez elle ». L’incendie ne fait aucune victime, son origine reste méconnue. Le 27 juillet, une nouvelle sortie de route anime les conversations du quartier. « Cette fois, le conducteur s’est endormi en descendant la voie non éclairée de Numbo (route de la Baie-des-dames, NDLR) ». La voiture dévale la pente et termine sa course environ dix mètres plus bas. « Elle a été stoppée par un poteau à linge. Heureusement. Sinon elle terminait dans l’immeuble. C’est déjà arrivé ». Dernier événement en date : un papa poursuivi par deux jeunes aurait pris peur avant de se jeter de son balcon au deuxième étage. Blessé, il termine la nuit à l’hôpital. « On se sent un peu abandonné, conclut Edmond Kalosik. Depuis vingt ans, on demande des dos-d’âne pour diminuer la vitesse des voitures et de l’éclairage public pour éviter les trous noirs. Rien n’a été fait. » Les habitants sont bien conscients que des ralentisseurs et quelques lumières en plus ne résoudront pas tout, mais à leurs yeux, ce sont « des mesures d’urgence ». Solutions. La mairie semble avoir reçu le message. « C’est vrai que les habitants ont l’impression de ne pas être entendus, reconnaît Denis Corget, secrétaire général adjoint. Il y a vraiment besoin de mettre en place des mesures. » Un comité technique de suivi doit se réunir ce mercredi à Tindu avec la municipalité, la Sic, la province et le haussariat. Le but est de rassembler toutes les compétences autour de la table afin de trouver des solutions. En ce qui concerne l’éclairage public, pourquoi rien n’a été fait avant ? « Il se trouve que certains terrains sont privés et la mairie ne peut pas installer des lampadaires aussi facilement que si ça lui appartenait », répond Eric Bellon, directeur général des services techniques de la ville. Les terrains appartiennent effectivement à la Sic, à des privés ou à d’autres collectivités. La route de la Baie-des-dames, qui ne possède ni barrière de sécurité ni éclairage public, appartient, par exemple, à la province Sud. Quant aux ralentisseurs, « c’est une solution qui pourra être mise en place pendant les grands travaux d’assainissement prévus en fin d’année. » Enfin, Tindu va pouvoir bénéficier de la nouvelle brigade de secteur opérationnelle dès aujourd’hui à Ducos. Six policiers municipaux et cinq emplois Ppic*, dont trois en VTT et deux piétons, sont désormais installés dans les anciens locaux de la fourrière municipale. (*) Programme provincial d’insertion citoyenne. Les habitants s’activent Malgré le contexte du quartier, les habitants de Tindu refusent de jouer les victimes. Un Comité du bien-être a été créé en février 2012 afin de maintenir le dialogue et d’organiser des actions. Il fédère dix associations de quartier et est présidé par Edmond Kalosik. Régulièrement, le comité organise avec les jeunes des actions citoyennes comme des week-ends de rénovation de l’habitat. La Sic (Société immobilière de Calédonie), propriétaire des lieux, fournit la peinture et les jeunes repeignent eux-mêmes les cages d’escalier taguées ou salies. La Sic a également mis à leur disposition un local au cœur du quartier afin d’organiser des réunions mensuelles. Le but est de résoudre les problèmes de voisinage et d’instaurer une dynamique. « Maintenant, nous avons besoin de faire vivre cet endroit. C’est pour ça que nous avons demandé à la province des emplois Ppic*. Nous avons proposé des candidats, des jeunes du quartier avec de bonnes qualifications, mais la province a refusé », peste Edmond Kalosik. Le chiffre: 1 994 C’est le nombre d’habitants à Tindu, d’après le recensement de l’Isee en 2009. 35,5 % d’entre eux ont moins de 20 ans. Le taux de chômage y est l’un des plus élevés de Nouméa : 25 % de la population est en recherche d’emploi. Virginie Grizon
Posted on: Mon, 12 Aug 2013 00:47:33 +0000

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