Madagascar : Quelle alternative ? Vaut-il mieux une démocratie - TopicsExpress



          

Madagascar : Quelle alternative ? Vaut-il mieux une démocratie de façade ou une démocratie véritable qui permette une alternance au pouvoir sans heurts et sans crise ? Dans le contexte actuel, ce n’est pas que les véritables démocrates aient démissionné et abandonné le terrain, c’est plutôt qu’ils ne sont pas suffisamment soutenus et se retrouvent confinés à la marge, alors même qu’ils constituent toujours l’opposition la plus ferme et la force de proposition la plus dynamique face à la tentative de confiscation du pouvoir orchestrée par une poigné d’individus, bien décidés à s’accrocher à des privilèges que leur a octroyé un mouvement populaire rapidement requalifié en coup d’Etat, puisque détourné de ses objectifs initiaux. Sanctionner les prédateurs est une excellente initiative, cependant, cela n’ouvre pas automatiquement la voie aux démocrates qui ont, avant tout et impérativement, besoin de diffuser à une large audience les principes et les valeurs qu’ils promeuvent et défendent. Il faut donc en parallèle des sanctions, des moyens pour soutenir l’alternative que constituent la démocratie et les démocrates, car le changement ne se fera pas de lui-même, ni par l’opération du Saint-Esprit. La Communauté internationale doit s’investir d’avantage, à commencer par identifier ceux qui portent un réel intérêt pour les principes démocratiques et qui font montre de leur dynamisme et de leur enthousiasme malgré les nombreuses embuches. Il faut aider à l’émergence de ce courant d’idées et de personnalités, qu’elles puissent enfin irradier l’ensemble de la société malgache et faire des émules. Le mouvement populaire de 2009 n’aurait jamais pu se concrétiser ni aboutir sans, au préalable, un long travail de sensibilisation qui a tout d’abord consisté à conscientiser l’opinion publique pour que naisse ensuite le désir de s’émanciper et de prendre en main son avenir en se libérant du joug du fait accompli et de la brutalité du système autocratique alors en place. Ce travail long et fastidieux a été mené par un tout petit groupe d’individus, mais cela au travers des nouvelles technologies de communication, ce qui a permis une large diffusion, autant nationale qu’internationale. L’enthousiasme, la détermination et l’engagement personnel, politique, social et matériel en furent les principaux moteurs. Ces véritables précurseurs ont d’abord été raillés, moqués, et quand leurs idées et leurs valeurs ont fait tâches ce sont les menaces qui ont fusées. Cependant, cela n’a en rien entamé leur détermination. C’est d’ailleurs ainsi et à force d’obstination que la Communauté internationale a fini par se focaliser sur le cas Madagascar et les abus manifeste de pouvoir d’un certain Marc Ravalomanana. Malheureusement et pour des considérations purement matériels et tactiques, les précurseurs et les architectes, en tout cas au niveau de l’idéologie et de la propagation des valeurs et des principes démocratiques, ont été supplantés par ceux que l’on pourrait qualifier de « mercenaires ». Ces « mercenaires », Andry Rajoelina en tête, qui se sont drapés des principes et des valeurs démocratiques et qui ont repris à leur compte tout le travail initié et porté par les véritables démocrates. Aussitôt leurs objectifs atteints, c’est-à-dire l’acquisition et le contrôle effectif du pouvoir, ils ont abandonné ces principes et ces valeurs pour afficher leurs véritables intentions. Cette usurpation et ce détournement ont abouti à la situation de crise inextricable et de blocage actuelle. La Communauté internationale a donc un rôle fondamental à jouer en favorisant la redistribution des cartes, dans l’émergence d’une nouvelle génération de responsables et de personnels politiques à Madagascar. C’est l’urgence de la situation qui impose cela. En effet, il devient clair et limpide que ce n’est pas avec le personnel politique actuel que l’on parviendra à un changement ou à une évolution quelconque. Certes, ils ne sont pas tous à mettre dans le même panier, mais la très grande majorité est incapable d’un sursaut, ni même simplement de courage. Ils auront beau se substituer les uns aux autres, la situation politique reste et restera la même car ils sont tous animés des mêmes motivations qui n’ont rien à voir avec l’intérêt supérieur du pays. C’est un triste constat, mais cela se vérifie chaque jour un peu plus à travers des stratégies alambiquées ayant pour seul et unique but de perdurer le plus longtemps possible aux manettes du pouvoir, de façon illégitime évidemment. L’opinion publique se désespère mais on ne lui offre pas de véritable alternative. Elle perçoit cependant des signaux, mais ceux-ci sont encore trop faibles et semblent être inatteignables, car souvent brouillés par une situation politique inédite en termes d’abus, d’illégalité, de perte de valeurs et de violation des principes fondamentaux qui régissent une société normalement gouverné. A cela s’ajoute ceux que l’on peut qualifier de « faux prophètes » et les « repentis de façade » qui n’ont toujours pas avoué tous leurs crimes passés qu’ils soient politiques ou économiques, mais qui profitent de la situation de chaos ambiant pour réinvestir l’échiquier politique et se positionner en tant que sauveurs. Or nous savons ce qu’il en est réellement, ce ne sont là que des ersatz, des prédateurs qui ont précédés à d’autres prédateurs et qui n’ont finalement que la revanche comme seule et unique motivation. La meilleure option pour Madagascar est donc une ouverture au monde. L’imprégnation tout en prenant en compte les spécificités locales, notamment au niveau culturel. Cependant, cela ne devrait pas constituer un frein inéluctable et nous sommes convaincus que les Malgaches, dans leur très grande majorité, sont prêts pour la démocratie, la vraie, celle qui initie et accompagne le développement économique et social. Face à l’obscurantisme, nous nous devons donc d’apporter la lumière. Libérer les forces réformatrices de l’intérieur ; vulgariser les notions liées à la liberté mais aussi sensibiliser sur les responsabilités et les devoirs de chacun. La souveraineté nationale est un bien précieux, une notion légitime, mais elle ne doit pas devenir un instrument d’aliénation, d’embrigadement idéologique, de populisme et d’exercice exclusif du pouvoir sous la forme d’une autocratie rampante or, c’est ce qu’il est en train d’advenir aujourd’hui si nous n’y nous prenons garde et si nous ne réagissons pas. Plus nous laisserons filer cette situation, moins nous saurons ce qu’il adviendra car l’extrémisme et la xénophobie ne cessent de gagner du terrain se nourrissant d’une tension politique, économique et sociale entretenue et alimentée par quatre années d’une transition définitivement irresponsable.madagasikara-soa/madagascar-quelle-alternative/
Posted on: Thu, 20 Jun 2013 16:57:58 +0000

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