Passionné curieux et pragmatique des phénomènes aériens non identifiés, le Colmarien Christian Valentin a publié un alsatique qui parle des soucoupes volantes. Au-delà de la chronique, il a mené l’enquête et rencontré des témoins. Le 10 octobre au soir, des dizaines de Mulhousiens appellent le commissariat et les pompiers après avoir vu des boules orangées dans le ciel. Phénomène naturel ou soucoupes volantes ? Ni l’un ni l’autre. Il s’agissait de lanternes thaïlandaises, sortes de lampions montgolfières de petite taille alimentés par une bougie, et lâchés pour les Journées de l’architecture. « La plupart des témoins sont sincères et aimeraient comprendre » Ce nouvel épisode ufologique ne date pas d’hier en Alsace, comme le montre Christian Valentin dans le livre qu’il consacre aux phénomènes aériens non identifiés dans la région, de 1947 à 1980. Pour ce faire, il s’est d’abord « replongé » dans ses propres archives qu’il a alimentées de 1972 à 1979 avec des articles de journaux que ses parents et grands-parents étaient chargés de découper. Il a relu ses notes prises sur le sujet quand il était adolescent et écumé les bibliothèques de la région pour enrichir une approche qui se veut à la fois pragmatique et pédagogique. Enfin, il a rencontré des témoins directs de phénomènes inexpliqués, « pour se faire [sa] propre opinion ». Guidé autant par l’enquête policière et sociologique que par les OVNI eux-mêmes, Christian Valentin cherche d’abord « ce qu’il y a derrière les apparences » et à « écouter les gens ». « La plupart des personnes ont vu les choses qu’elles décrivent. Elles sont sincères et aimeraient comprendre et connaître ce qu’elles ont vu », estime l’ufologue qui n’a jamais aperçu de soucoupes volantes en boulons et acier, ni de phénomènes lumineux. Si ce n’est la soucoupe volante qui apparaît dans Tintin, Vol 714 pour Sydney. « Quand on est confronté à l’extraordinaire, il est difficile de juger la réaction que l’on peut avoir. Plutôt que d’y voir un complot, il s’agit de réactions personnelles », complète Christian Valentin qui souhaiterait que la population ait « un regard plus bienveillant » sur la question, mais aussi « une parole plus libre ». Il n’est pas mécontent non plus que les scientifiques s’en mêlent et insiste sur la dimension pédagogique du sujet. « Le ciel est de plus en plus fréquenté aujourd’hui, avant il était regardé différemment. » Surtout en 1954. Durant cette seule année, pas moins d’une cinquantaine de phénomènes hétéroclites est mentionnée dans la presse alsacienne, d’« une escadrille de cigares volants au-dessus de Rixheim » à « un tonneau incandescent » atterrissant à Heimersdorf. Le phénomène, national, alimente les repas de famille et les stammtisch. Christian Valentin en décrit les nombreuses manifestations tout en essayant de l’analyser. « Les erreurs d’interprétations, mystifications et psychoses ne représentent qu’une explication très partielle du phénomène. Quant à l’hypothèse extraterrestre, si elle souffre des faiblesses de l’astronomie dans sa connaissance de l’univers, elle pâtit plus sûrement encore de la volonté d’une société qui place l’homme au centre de l’univers », conclut-il. Mythes et réalités des phénomènes aériens non identifiés. Histoire des soucoupes volantes en Alsace jusqu’en 1980 (Édition Grimoires d’Alsace), 144 pages en couleur, 24,50 €. christian.valentin.overblog/L’auteur sera au Salon du livre de Colmar les 23 et 24 novembre (stand Hartmann). Par Franck BUCHY - DNA 12.11.2013
Posted on: Wed, 20 Nov 2013 20:46:42 +0000
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