Par Abdou Karim NDIAYE Au lendemain de la bonne prestation des - TopicsExpress



          

Par Abdou Karim NDIAYE Au lendemain de la bonne prestation des LIONS face à la Côte d’Ivoire, les critiques acerbes et autres diatribes ont laissé la place aux propos élogieux et dithyrambiques. Les partenaires de Sadio Mané qui étaient presque bons pour la Guillotine pour certains, sont aujourd’hui adulés par tout un peuple y compris par ceux-là même qui leur prédisaient une énième raclée face aux bourreaux de toujours. La raison : les poulains de Giresse ont sorti la grosse artillerie et fait trembler le grandissime et l’importantissime Côte d’Ivoire. Comme qui dirait David qui secoua Goliath. Certes ils sont éliminés de la course au mondial brésilien, mais les LIONS de la Téranga ont surtout montré une facette fort intéressante de leur talent et de leurs capacités footballistiques. Une prestation qui contraste à tout point de vue à ce qu’on avait l’habitude de voir depuis la prise de fonction de Giresse. Maintenant de là à dire que le Sénégal est devenu un grand d’Afrique, c’est un pas que je n’oserais point franchir. Pour la simple raison que des situations pareilles s’étaient déjà produites dans un passé pas lointain et que l’espoir nourri par le peuple s’était rapidement mué en désillusion. Je pense notamment au match amical contre la Grèce le 3 Mars 2010 coïncidant avec les débuts de Amara sur le banc des LIONS. Ce jour-là l’équipe sénégalaise avait obtenu une victoire probante 2-0 devant les grecs avec une bonne maîtrise collective. Ce qui avait valu à la presse spécialisée de tresser des lauriers au coach et à ses protégés. Le 26 Mars 2011 en éliminatoires de la CAN 2012, la même bande toujours sous la houlette de Amara Traoré traînait les Lions (in)domptables camerounais dans la boue du stade Léopold S. Senghor sur un but mémorable de Demba Bâ. A l’issue de chacun de ces matches pourtant, on prédisait un avenir doré aux LIONS. Certains, plus euphoriques et moins connaisseurs voyaient déjà la Coupe d’Afrique des Nations 2012 pour une première fois au Sénégal. La suite, on la connaît : trois défaites en phase de poule en Guinée Equatoriale avec à la clef une élimination tristement gravée dans les mémoires. Tout cela pour dire simplement qu’il est prématuré de verser dans l’autosatisfaction et l’autoglorification béates car nos LIONS nous ont habitués à retomber dans leurs travers au moment où on les y attend le moins. C’est vrai que la prestation de Samedi passé sur la pelouse du stade Mouhamed 5 de Casablanca peut être considérée comme le match-référence de cette génération mais il ne peut et ne doit surtout pas cacher les insuffisances et les lacunes de cette équipe. Le seul match contre la Côte d’Ivoire ne peut à lui seul nous faire oublier tous les ratés, les errements et les incohérences notés ces derniers mois dans le jeu des LIONS. Alors ne dormons point sur nos lauriers. Le staff faisant une analyse d’ensemble de ces éliminatoires saura que le chantier est vaste et que le travail à accomplir énorme. Oui un groupe est né à Casablanca. Et Giresse a mis du temps, au prix même de déconvenues et de ratés, pour y arriver. Mais il faudra consolider les acquis pour en faire des certitudes pour avoir un groupe solide, cohérent et performant. Si nous faisons de l’humilité notre premier viatique, essayer de jouer compact à la perte du ballon en réduisant les intervalles et en resserrant les 3 lignes on retrouvera notre solidité défensive. Offensivement Giresse doit confier les clés du jeu à Sadio Mané qui a prouvé encore une fois qu’il est le leader technique de cette équipe. Après à charge pour Giresse d’éliminer les déchets notés dans le jeu du meneur sénégalais. Sur le front de l’attaque, il est temps que le sélectionneur prenne ses responsabilités en opérant un choix clair en faisant jouer un seul attaquant en pointe. Quid de Cissé, Sow, Ndoye ou Mame Birame ? Après plusieurs tentatives, le staff s’est clairement fait une idée que faire évoluer deux attaquants a été un choix inopérant et infructueux. Surtout que tous ont le même profil : ce sont des avant centres types. Seul Dame Ndoye peut décrocher pour participer à l’animation offensive du jeu. Enfin pour que le Sénégal soit une équipe forte et redoutée en Afrique, il faut laisser le staff travailler sur la durée et ne pas surtout fixer des objectifs à courts termes après ce genre de matches. En sport, le chemin le plus court n’est pas le plus sûr pour gagner des trophées. Seul le travail est gage de bons résultats durables. Donc pas d’improvisation SVP. Cela m’amène à dire que l’Administration et l’environnement de la sélection doivent également se mettre au niveau des joueurs qui sont tous professionnels. La gestion à l’amateurisme de l’équipe nationale doit cesser. Aujourd’hui on parle de management du sport et le football n’y échappe pas. Les résultats sur le terrain sont le prolongement de tout le travail abattu en amont ; c’est-à-dire que l’intendance, le calendrier des matches, les dates FIFA, les infrastructures sportives ainsi que les hôtels qui accueillent les LIONS, tout cela doit être désormais géré avec soin et méticulosité pour prétendre jouer les premiers rôles sur la scène continentale et mondiale.
Posted on: Tue, 19 Nov 2013 07:30:21 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015