Raf Soun Rêve ou réalité ? Sonia Naccache Vendredi : l’UGTT fait signer à Ghanouchi son acceptation de la feuille de route du Quartet. Ce faisant, plus de cafouillage possible comme en Août dernier au début des négociations conduites par Ghanouchi, rapidement désavoué par ses lieutenants. Samedi : « Coup de théâtre »! Laaridh exprime une fin de non recevoir aux engagements pris par Ghanouchi. Certains ont fait grand cas de ce refus. Je prétends qu’ils ont tort pour 3 raisons. La 1ère est que but véritable de ce refus est de mieux « sécuriser » la sortie des ministres impliqués jusqu’au cou dans les assassinats et le trafic d’armes. Choses qu’ils ont commises en parfaite connaissance, sinon avec l’accord, de leur leader Ghanouchi. Il s’agit donc d’un chantage contre Ghanouchi pour sauver leurs peaux sinon faire éclater le parti où ils le voient affaibli. Mais aucune « sécurité » ne peut leur être promise désormais car la société civile (IRVA, syndicats de police, presse d’investigation) a porté les choses à leur point de non retour et les présumés coupables ont manqué l’occasion de « négocier » leur sortie plus tôt. La 2ème raison est que ce refus de Laaridh ne portera pas à conséquence pour le sort, désormais scellé, de ce gouvernement au niveau international et au niveau de l’institution qui lui a donné naissance qui est l’ANC. Les USA réclament son départ et iront jusqu’à lui couper les financements. L’ANC, grâce au retrait des élus et à l’action de la société civile (ATIDE), est dissoute de fait et ne peut sauver sa (misérable) face dans cette crise sans se délester de ce gouvernement. Ce refus de Laaridh le conduira seulement à une sortie plus humiliante (mais plus juste) pour lui et plus désastreuse pour l’économie du pays. La 3ème raison, est que le pari de Laaridh-Bhiri qui était de prendre le leadership du parti Nahdha et de liquider l’UGTT et l’opposition, est perdu. En effet, après les dissensions apparues lors du congrès de Nahdha en 2012, la branche proche de Ghanouchi avait gagné notamment parce le Vieux était le tiroir-caisse du parti et le vis-à-vis exclusif des financiers du Golfe. Aujourd’hui, le Qatar est déchargé de la sous-traitance des intérêts américains dans la région du « printemps arabe » et Ghanouchi aurait été éconduit par le nouvel Emir du Qatar, signifiant l’arrêt des financements. La course à la succession peut commencer. C’est à la lumière de cette lutte de succession qu’on peut expliquer la volte-face de Laaridh-Bhiri-Mekki & Co en Août dernier face aux engagements du négociateur Ghanouchi qui était conscient de l’échec du gouvernement et cherchait à minimiser les pertes. Plus tacticien que défait, Ghanouchi s’était alors mis en retrait et avait observé « les faucons » négocier et se brûler les ailes méthodiquement, poussant ainsi la crise à son summum. Mais c’est pain bénit pour Ghanouchi car le clan Laaridh-Bhiri-Mekki & Co est actuellement défait par la réalité économique, par la société civile qui a mis a nu ses turpitudes et par la désolidarisation des élus qu’on n’entend plus car leur sort a été sauvé (et leur retraite, en fait) par la feuille de route du Quartet.
Posted on: Mon, 30 Sep 2013 02:44:12 +0000
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