The Flowers of Evil / Les Fleurs du mal by Charles Baudelaire - TopicsExpress



          

The Flowers of Evil / Les Fleurs du mal by Charles Baudelaire 1861 Edition→ CONTINUED NOTE: “Les Fleurs du mal”, a hundred poems written in the 1840s and 1850s. was printed in 1857. It was reprinted in 1861 with the thirty-five additional poems and the new “Tableaux parisiens” section. In 1866 the collection “Les Épaves” was published in Brussels that included the six poems censored from the first edition of “Les Fleurs du mal”, which were illegal to publish in France until the 1940s. The 1868 edition of “Les Fleurs du mal” was prepared after Baudelaire’s death. COMPLIMENTS OF WIKISOURCE IV CORRESPONDANCES La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L’homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l’observent avec des regards familiers. Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants, Doux comme les hautbois, verts comme les prairies, — Et d’autres, corrompus, riches et triomphants, Ayant l’expansion des choses infinies, Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens, Qui chantent les transports de l’esprit et des sens. Correspondences Natures a fane where down each corridor of living pillars, darkling whispers roll, — a symbol-forest every pilgrim soul must pierce, neath gazing eyes it knew before. like echoes long that from afar rebound, merged till one deep low shadowy note is born, vast as the night or as the fires of morn, sound calls to fragrance, colour calls to sound. cool as an infants brow some perfumes are, softer than oboes, green as rainy leas; others, corrupt, exultant, rich, unbar wide infinities wherein we move at ease: — musk, ambergris, frankincense, benjamin chant all our soul or sense can revel in. SPLEEN ET IDÉAL V J’aime le souvenir de ces époques nues, Dont Phœbus se plaisait à dorer les statues. Alors l’homme et la femme en leur agilité Jouissaient sans mensonge et sans anxiété, Et, le ciel amoureux leur caressant l’échine, Exerçaient la santé de leur noble machine. Cybèle alors, fertile en produits généreux, Ne trouvait point ses fils un poids trop onéreux, Mais, louve au cœur gonflé de tendresses communes, Abreuvait l’univers à ses tetines brunes. L’homme, élégant, robuste et fort, avait le droit D’être fier des beautés qui le nommaient leur roi ; Fruits purs de tout outrage et vierges de gerçures, Dont la chair lisse et ferme appelait les morsures ! Le Poëte aujourd’hui, quand il veut concevoir Ces natives grandeurs, aux lieux où se font voir La nudité de l’homme et celle de la femme, Sent un froid ténébreux envelopper son âme Devant ce noir tableau plein d’épouvantement. Ô monstruosités pleurant leur vêtement ! Ô ridicules troncs ! torses dignes des masques ! Ô pauvres corps tordus, maigres, ventrus ou flasques, Que le dieu de l’Utile, implacable et serein, Enfants, emmaillota dans ses langes d’airain ! Et vous, femmes, hélas ! pâles comme des cierges, Que ronge et que nourrit la débauche, et vous, vierges, Du vice maternel traînant l’hérédité Et toutes les hideurs de la fécondité ! Nous avons, il est vrai, nations corrompues, Aux peuples anciens des beautés inconnues : Des visages rongés par les chancres du cœur, Et comme qui dirait des beautés de langueur ; Mais ces inventions de nos muses tardives N’empêcheront jamais les races maladives De rendre à la jeunesse un hommage profond, — À la sainte jeunesse, à l’air simple, au doux front, À l’œil limpide et clair ainsi qu’une eau courante, Et qui va répandant sur tout, insouciante Comme l’azur du ciel, les oiseaux et les fleurs, Ses parfums, ses chansons et ses douces chaleurs ! SPLEEN AND IDEAL V I love the memory of those naked epochs Which Phoebus liked to gild statues. Then the man and woman in their agility Enjoyed without lies and anxiety And the sky lovers caressing their spines , Exercised the health of their noble machine. Cybele then , rich in generous products Did not find her son a weight too expensive But wolf at heart swollen joint tenderness, Watered the universe to her brown nipples . The man , elegant, robust and strong , had the right To be proud of the beauty that called him their king ; Pure contempt and all virgin fruit cracking , The smooth , firm flesh called bites ! The poet today , when he wants to design These native sizes , to see places are The nakedness of the man and the woman , Feels cold darkness envelop her soul Before the blackboard full of épouvantement . O monstrous crying their clothes ! O ridiculous trunks ! worthy torsos masks ! Oh poor twisted body, skinny or plump cheeks , The god of Useful, implacable and serene, Children swaddled in diapers brazen ! And you women , alas! pale as candles , That eats and eats debauchery, and you , blank , Breast vice dragging hereditary And all the horrors of fertility ! We have , indeed , corrupt nations The ancient people of unknown beauties : Faces eaten by cankers heart , And as it were the beauty of languor ; But these inventions of our late muses Never will prevent unhealthy races Make the youth a profound tribute - In the holy youth, looks simple , soft front In the clear eye and a clear running water, And everything that goes on spreading , carefree As the blue sky , birds and flowers, Its perfumes, its songs and its sweet heat ! VI LES PHARES Rubens, fleuve d’oubli, jardin de la paresse, Oreiller de chair fraîche où l’on ne peut aimer, Mais où la vie afflue et s’agite sans cesse, Comme l’air dans le ciel et la mer dans la mer ; Léonard de Vinci, miroir profond et sombre, Où des anges charmants, avec un doux souris Tout chargé de mystère, apparaissent à l’ombre Des glaciers et des pins qui ferment leur pays ; Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures, Et d’un grand crucifix décoré seulement, Où la prière en pleurs s’exhale des ordures, Et d’un rayon d’hiver traversé brusquement ; Michel-Ange, lieu vague où l’on voit des Hercules Se mêler à des Christs, et se lever tout droits Des fantômes puissants qui dans les crépuscules Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts ; Colères de boxeur, impudences de faune, Toi qui sus ramasser la beauté des goujats, Grand cœur gonflé d’orgueil, homme débile et jaune, Puget, mélancolique empereur des forçats ; Watteau, ce carnaval où bien des cœurs illustres, Comme des papillons, errent en flamboyant, Décors frais et léger éclairés par des lustres Qui versent la folie à ce bal tournoyant ; Goya, cauchemar plein de choses inconnues, De fœtus qu’on fait cuire au milieu des sabbats, De vieilles au miroir et d’enfants toutes nues, Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas ; Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges, Ombragé par un bois de sapins toujours vert, Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges Passent, comme un soupir étouffé de Weber ; Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes, Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum, Sont un écho redit par mille labyrinthes ; C’est pour les cœurs mortels un divin opium ! C’est un cri répété par mille sentinelles, Un ordre renvoyé par mille porte-voix ; C’est un phare allumé sur mille citadelles, Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois ! Car c’est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage Que nous puissions donner de notre dignité Que cet ardent sanglot qui roule d’âge en âge Et vient mourir au bord de votre éternité ! THE HEADLIGHTS Rubens, river of forgetfulness , garden laziness, Pillow flesh where you can not love , But where life flows and constant agitation , As the air in the sky and the sea in the sea; Leonardo da Vinci, deep and dark mirror Where charming angels, with a soft mouse Laden with mystery, appear in the shade Glaciers and pine close their countries; Rembrandt , sad hospital all filled with murmurs And a large crucifix decorated only Where prayer crying exhales garbage, And a range of winter suddenly traversed ; Michelangelo place where the wave we see Hercules Mingle with Christs , and remove any rights Powerful ghosts in the twilight Tearing the shroud stretching their fingers ;
Posted on: Tue, 15 Oct 2013 15:21:22 +0000

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