La domestication des masses! Chers compatriotes, un proverbe somali dit « war lahelo ayaa talo la helaa », traduisez, lorsque vous détenez des renseignements, vous prenez les bonnes décisions. Donc les informations sont indispensables pour diriger un pays. Et dans les pays dits démocratiques les médias constituent un espace de liberté d’expression et de communication quand ils sont utilisés à bon escient. C’est particulièrement un mécanisme indispensable pour la démocratie. Ils permettent de dénoncer tous les travers des politiques et les abus de pouvoir. C’est aussi une méthode de surveiller les biens publics. Dans notre pays, la presse écrite, la radio et surtout la télévision servent à abrutir et à endormir la population. Cette dernière nous torpille les oreilles à longueur des journées avec des âneries présentées comme des journaux télévisés, juste bons pour meubler le vide. D’ailleurs toutes les éditions télévisées commencent par la même rituelle depuis notre indépendance, il y a de cela 37ans. Le chef reçoit un ambassadeur, un représentant d’une organisation régionale ou internationale qui présente ses lettres d’accréditation auprès de la RDD, ou un autre qui effectue une visite de courtoisie ou d’adieu auprès des hautes autorités de Djibouti. Pire la RTD ne manque jamais le départ du chef accompagné avec fanfare, et son retour accueilli avec faste, par une meute de pantins inconditionnels. Parmi les sujets de prédilection que la RTD ne manque jamais de couvrir, les réceptions dans les grands hôtels de luxe aux conforts insultants, les inaugurations des moindres parcelles de terrain, de bout de route, de boutique…Ah ! J’allais oublier, parfois le mardi, nous avons une succession d’images d’un conseil des ministres muets, statiques et mal à l’aise qui posent pour l’image. Je n’ai pas retenu toutes les émissions télévisées de flagorneries qui fredonnent et vantent les louanges du régime et le culte de la personnalité. Quand on passe sous silence les actualités importantes comme les manifestations hebdomadaires depuis le 25 février. N’a-t- on pas dit « war la’aan la daris », c’est vivre sans informations. Le régime essaie de manipuler nos esprits et contrôler nos actions pour finalement arriver à domestiquer la masse. Vaut mieux ne pas avoir des informations que d’avoir des informations encenseuses, déloyales, trompeuses, démagogiques et adulatrices. Regarder ailleurs ! Circuler il n’y a rien à voir chez nous! Messieurs les journalistes clowns, vous avez failli à votre mission et votre responsabilité morale : informer sincèrement la population de ce qui se passe dans le pays. Vous étés payés avec l’argent des contribuables djiboutiens. Où avez-vous enterré la déontologie journalistique ? Une sagesse somalie dit « war baa ugu gaajo kulul », c’est dans l’attente d’information qu’on brûle le plus d’impatience. Les Djiboutiens attendent de vous que vous évoquiez des sujets comme la faillite des services publics. De grâce, je vous invite à faire un tour du coté du port, de l’aéroport, de l’EDD, de l’ ONEAD, de la police nationale, de la gendarmerie, des hôpitaux, des établissements scolaires, des administrations centrales…Dans ce pauvre pays où que porte votre regard, c’est la destruction, la consternation et le pillage. Le moindre service sollicité est payant, partout la corruption y règne en maîtresse absolue. Une corruption couverte, banalisée, voire institutionnalisée et l’impunité ont atteint des summums. L’autre jour un employé troublé à cause des vas et vient d’un parent qui réclamait des pièces d’identité dans un bureau administratif lui dit sèchement ceci « dans ce pays, on ne marche pas seulement avec les pieds, il faut savoir aussi marcher avec les mains.»Payer ! C’est un exemple parmi des milliers ! Ni silencieux ni consentants, ensemble nous pouvons faire mieux! AHF
Posted on: Mon, 24 Jun 2013 05:10:59 +0000
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