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Le rapport, que vient de publier le Commissariat Général au Développement Durable rattaché au Ministère de l’Ecologie, et portant sur la qualité de l’eau des fleuves et rivières français en 2011, est alarmant. Il montre en effet que presque tous les cours d’eau (93%) sont pollués, mais aussi que cette pollution augmente et que les pesticides interdits depuis de nombreuses années sont toujours présents dans la nature. Les 7 % des points exempts de pesticides sont majoritairement situés dans les régions peu agricoles ou à agriculture peu intensive : quart sud-est, et Auvergne.Ainsi, sur les 550 pesticides recherchés en France métropolitaine, 377 sont effectivement décelés au moins une fois dans 93% des cours d’eau, contre 91 % des points en 2010. Par ailleurs 19 % des points analysés présentent plus de 20 pesticides différents quantifiés au moins une fois en 2011, contre 15 % en 2010. Quant à la contamination des cours d’eau dans les départements d’outre-mer (DOM), en Martinique, en Guadeloupe et sur l’île de La Réunion, elle est proche de celle de la métropole avec 85 % des points suivis présentant des pesticides. Et dans 5 % des points analysés plus de 20 substances différentes ont été quantifiées au moins une fois dans l’année. Les eaux les plus polluées se situent bien évidemment dans les régions céréalières, de maïsiculture ou de viticulture, notamment dans le bassin parisien, dans le Sud-Ouest et le long du Rhône, ou à tradition maraîchère, comme en Martinique et en Guadeloupe. Les fortes valeurs relevées sur ces deux îles sont surtout dues à la présence du chlordécone ou de ses dérivés. Le hit parade des pesticides Les 15 substances pesticides les plus quantifiées dans les cours d’eau de France métropolitaine en 2011 sont en majorité des herbicides ou leurs dérivés, et les mêmes depuis 2007. Deux sont des métabolites (AMPA et déséthyl atrazine) et trois sont des substances interdites d’utilisation : l’atrazine et le métolachlore depuis 2003, et le diuron depuis fin 2008. Le métolachlore a toutefois été remplacé par un produit très proche, le S-métolachlore, que les laboratoires d’analyse ne différencient pas systématiquement. - L’AMPA, métabolite entre autres de l’herbicide glyphosate, un désherbant total foliaire systémique non sélectif, qui entre dans la composition du Roundup de Monsanto est décelé dans plus de 60 % des analyses où il est recherché et occupe la première place de ce classement, juste devant sa molécule mère, le glyphosate, présent dans 30% des analyses. Sur les deux dernières années, sur les points de mesure exploitables, leurs concentrations sont majoritairement en hausse. - L’atrazine, un herbicide interdit dans l’Union Européenne depuis 2003, et considéré comme un puissant perturbateur endocrinien, potentiellement responsables des cancers hormono-dépendants (sein, utérus, ovaires, prostate) est située à la septième place, ce qui prouve sa forte persistance et la lenteur de sa dégradation. - La déséthyl atrazine, son principal métabolite, est autant quantifiée que le glyphosate. - Le diuron, malgré son interdiction d’usage entrée en vigueur fin 2008, est toujours très quantifié dans les cours d’eau et figure encore parmi les cinq pesticides les plus quantifiés en 2010 et 2011. Parmi les 10 pesticides autorisés de ce classement, on trouve des herbicides d’usage essentiellement agricole: le chlortoluron et l’isoproturon sont principalement associés aux grandes cultures (blé tendre, orge d’hiver), et le métazachlore est principalement utilisé pour traiter le colza. D’autres ont des usages plus diversifiés comme le glyphosate, le propyzamide, la bentazone ou le 2,4D. L’usage du triclopyr est plus spécifique : plutôt utilisé pour le désherbage en forêt ou pour dévitaliser les souches et broussailles.Ce classement des pesticides les plus quantifiés est très stable ces dernières années. Le chlordécone est plutôt en baisse En Martinique comme en Guadeloupe, il y a plus de points présentant des concentrations en chlordécone stables ou en baisse qu’en hausse. La tendance est donc plutôt favorable pour ce pesticide organochloré responsable de cancer de la prostate, sans occulter toutefois le niveau important des teneurs relevées chaque année pour ce paramètre très persistant, dont l’interdiction remonte à 1993. Le recours aux produits phytopharmaceutiques en augmentation L’usage agricole de produits phytopharmaceutiques représente 92 % de l’ensemble des usages. Selon les dernières données publiées par le plan Ecophyto, les quantités de substances actives de produits phytosanitaires vendues dans ce cadre (hors traitements de semences et produits dits de » biocontrôle vert « ) ont diminué de 1,8 % entre 2008 et 2011. Cette diminution est toutefois concentrée entre 2008 et 2009, les quantités vendues repartant à la hausse en 2010 pour se stabiliser en 2011. Par conséquent, entre 2009-2010 et 2010-2011 les quantités de substances actives vendues pour un usage agricole ont augmenté de 1,6 %. Selon l’indicateur Nodu, qui prend en compte l’intensité des usages, l’utilisation de produits phytopharmaceutiques pour un usage agricole a augmenté de 2,7 % entre 2009-2010 et 2010-2011 (- 1,4 % entre 2009 et 2010 et + 7 % entre 2010 et 2011). Les traitements réalisés entre les deux périodes ont donc augmenté.Enfin, le profil des substances vendues révèle que si le recours aux fongicides diminue, celui des insecticides et des herbicides augmente. Des normes de qualité de l’eau approximatives Des normes de qualité environnementales ont été fixées, par les autorités européennes ou nationales, pour 18 substances phytosanitaires ou pesticides.En métropole, seulement 4 % des points suivis dans les cours d’eau en 2011 font état d’un dépassement avéré de norme. La majorité de ces points n’excède les normes que pour un seul pesticide à la fois : 6 points seulement dépassent les seuils sur deux à trois pesticides. Dans les DOM, les dépassements sont très importants dans les Antilles : 74 % des points en Martinique et 16 % en Guadeloupe.Cinq pesticides, parmi les 18 faisant l’objet de normes, sont à l’origine de dépassement. Trois d’entre eux sont déjà interdits : l’hexachlorocyclohexane depuis 2007, l’alachlore et le diuron depuis 2008. Les dépassements les plus importants en nombre sont relevés sur les herbicides 2,4- MCPA et l’isoproturon, plutôt dans la moitié nord de la France. Ces deux herbicides sont encore autorisés et employés notamment sur céréales (blé, orge). Depuis son interdiction fin 2008, les dépassements liés au diuron ont diminué pour se stabiliser autour de 0,6 % des points en 2011. Le chlordécone est responsable d’une grande partie des dépassements en Martinique. En Guadeloupe le nombre d’analyses n’est pas suffisant pour exploiter les données, mais les quelques analyses effectuées montrent sa présence. Les insecticides de la famille des hexachlorocyclohexane sont également en dépassement, et davantage en Martinique qu’en Guadeloupe. Aucun dépassement n’est constaté sur l’île de La Réunion en 2011, ni en Guyane et à Mayotte en 2010. Les normes ne portent toutefois que sur un nombre limité de paramètres, ne tiennent pas compte de l’effet cumulatif de différents pesticides, de l’effet coktail, des interactions entre les différents pesticides, et ne sont pas définies pour les trois pesticides les plus quantifiés (AMPA, glyphosate et atrazine-déséthyl). Elles ne peuvent donc, précise le rapport, que refléter partiellement le niveau de la contamination des cours d’eau… - See more at: actuwiki.fr/3/pollutions/31185/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Actuwiki+%28actuwiki%29&utm_content=FaceBook#sthash.kG5SimbR.dpuf
Posted on: Tue, 27 Aug 2013 09:22:43 +0000

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